Règle n°1 pour réussir son potager : un sol soigneusement travaillé est la condition indispensable pour obtenir une récolte abondante. Après les derniers épinards, choux et poireaux, le moment est venu de ressortir la bêche et la fourche !

Un coup d’œil sur le calendrier des semis et des travaux au potager l’indique : vous pouvez encore prendre votre temps, sauf si vous voulez démarrer la nouvelle saison de bonne heure. Dans ce cas, n’attendez pas trop et planifiez vos plantations, surtout en ce qui concerne les légumes et les aromatiques. Pour assurer une bonne rotation des cultures, tenez compte de leur appartenance aux diverses familles, mais aussi des besoins en nutriments des différentes espèces.

Bien préparer son potager : une diversité nécessaire

que faire au potager en février ?Par exemple, les apiacées (autrefois appelées ombellifères) du type carottes, persil, céleri ou cerfeuil ne doivent pas être ressemés ou replantés au même endroit avant 3 ou 4 ans. À l’emplacement où ils étaient cultivés, vous pourrez installer ce printemps des plantes de la famille des choux (brassicacées). Et dans les carrés où poussaient l’année précédente des espèces gloutonnes comme les choux et les tomates, vous planterez cette année des espèces aux besoins plus mesurés : salades, petits pois ou haricots nains. Ces deux dernières espèces fixent naturellement l’azote de l’air dans leurs racines, ce qui servira aux cultures suivantes. Au début, ce système de rotation peut paraître contraignant, mais en intégrant le plus de légumes et aromatiques différents, et en les avançant d’un rang chaque année, vous obtiendrez une diversité suffisante et n’aurez plus à respecter ces règles de manière aussi stricte.

D’autre part, si vous souhaitez orner votre potager de quelques savoureux petits fruits rouges, achetez-les dès maintenant ou commandez-les chez votre pépiniériste. En général, ces arbustes sont assez autofertiles et, avec des sujets de différentes variétés, en particulier groseillier et cassis, vous obtiendrez une récolte plus abondante. Pour les framboisiers, choisissez au moins une variété à récolte unique de gros fruits, comme ‘Malling Promise’, et une remontante comme ‘Heritage’ ou ‘Fallgold’, ainsi leur généreuse production vous régalera de juin à octobre. La préparation nécessaire à leur plantation sera une bonne occasion d’apprendre à connaître un peu mieux la nature de votre sol, donnée indispensable pour savoir s’il faut ou non l’amender avec du sable, compost, etc. Selon leur texture et leur composition, les sols sont en effet classés en plusieurs catégories : légers, mi-lourds ou lourds. Ces qualificatifs se rapportent la plupart du temps aux efforts nécessaires pour les travailler. Vous pouvez simplement vérifier ce qui vous attend en essayant de donner une forme à un morceau de terre humide, de la taille d’une grosse noix.

3 choses à savoir pour protéger et développer son potager en hiver

  1. Le givre se développe lorsque l’humidité de l’air est élevée et les températures négatives. Pour le jardinier, la seule consigne est alors de ne rien faire et d’attendre ! en effet, toute taille des fruitiers ou d’arbustes à baies pourrait leur causer des dégâts.
  2. Dès que l’allongement des jours devient sensible, début février, coupez les restes des engrais verts semés en fin d’été ou en automne. Vous pouvez aussi les enfouir. Éliminez les déchets de récolte, en particulier les trognons de choux pour empêcher que les maladies (hernie du chou ou pourriture des racines) ne se développent.
  3. Un temps hivernal clément est idéal pour planter les framboisiers. Poussant à l’origine dans les forêts, ils apprécient une terre riche en humus et perméable. Leur besoin d’espace est minime, une bande étroite devant la clôture leur suffit, mais il faudra toutefois contrôler leur vigueur en les taillant chaque année, sous peine d’être envahi ! Récolte assurée dès l’été prochain.

Potager : savoir reconnaître la nature du sol

Une terre sableuse, fine et granuleuse ne s’agglomère pas et s’égrène entre les doigts. Elle se travaille aisément, mais l’eau s’y infiltre rapidement en transportant de nombreux nutriments dans les couches plus profondes. Dans un tel sol, les apports d’engrais doivent donc être très soigneusement adaptés à la croissance des plantes. Les terres argileuses, elles, forment facilement un petit boudin et peuvent stocker des quantités significatives d’eau et de nutriments. Bêchage, binage et ameublissement vous feront un peu transpirer, mais il vous faut pourtant agir. N’opérez pas si la terre est trop humide, vous risqueriez de ne pas pouvoir ressortir la bêche ! Et si elle est trop sèche, vous aurez l’impression de remuer du béton. Ce type de sol se caractérise par un mélange de sable, de fines particules de limon et d’argile. Si, au toucher, la terre satinée se tient sans coller aux doigts, alors elle est facile à travailler et possède un bon équilibre. Si, malgré cela, les légumes n’y poussent pas correctement, c’est sans doute qu’ils manquent de calcium. Par ailleurs, un kit de mesure du pH vous aidera à déterminer le degré d’acidité du sol. Pour une terre plutôt sableuse, la bonne valeur se situe entre 5,5 et 6, et pour un terrain argileux, entre 6,5 et 7. Si les valeurs sont trop basses, un apport de calcaire est recommandé au printemps, par exemple avec un produit à base d’algues marines ou de dolomie. Ne réalisez jamais un tel amendement calcique sans nécessité, car un excédent de calcaire bloque l’assimilation d’autres nutriments comme le phosphate ainsi que certains oligo-éléments.


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que faire au potager en février ?Entretenir son potager en hiver : faut-il bêcher le sol ?

C’est le moment de bêcher, surtout les sols lourds. Le gel et les pluies fendent les mottes qui s’émiettent jusqu’au printemps. Les sols argileux peuvent être améliorés en semant régulièrement des engrais verts à racines profondes. Le bêchage renvoie les organismes vivants des couches supérieures vers les couches inférieures, plus pauvres en oxygène, les espèces vivant dans l’obscurité se trouvent ainsi brusquement exposées à la lumière et à l’air. La vie souterraine se réorganise, mais est aussi perturbée par ces mouvements. En conséquence : bêcher oui, mais seulement en terre lourde (argileuse) ou éventuellement pour aménager une nouvelle surface de potager. Sinon, contentez-vous d’un travail plus superficiel du sol.

Potager d’hiver : comment protéger son compost ?

Les composteurs en bois, rapides à monter, peuvent être déplacés. L’épaisse couche de neige leur sert d’isolant, ce qui n’empêche pas le processus de décomposition à l’étage en dessous. Vous pouvez le recouvrir d’un voile, d’une vieille couverture ou d’un paillasson, afin d’éviter qu’il ne soit détrempé en cette période de fermentation réduite. Avant de le répandre, passez le compost au tamis, cela retiendra les pierres et les restes de branches ou de racines qui retourneront dans le composteur.

6 manières d’identifier un type de sol pour son potager

  1. Une bonne terre de jardin est sombre, meuble et chaude au toucher. L’idéal est une terre sablo-argileuse, enrichie d’humus sombre.
  2. Le test avec les doigts éclaire sur la nature de la terre. Si vous obtenez une masse assez compacte, tout va bien, mais si elle file entre les doigts, il faut arroser plus souvent. Si elle forme de gros morceaux durs, il faudra l’ameublir et biner régulièrement, surtout après de fortes averses.
  3. Une terre argileuse brille et fait penser à de la pâte à modeler. La terre humide, travaillée trop tôt, donne de gros morceaux, durs comme le béton. Le bêchage avec la fourche bêche est plus doux qu’avec une bêche, et pour ameublir le sol en profondeur, il vaut mieux utiliser un croc.
  4. Compost, sable grossier et humus sont 3 ingrédients essentiels pour aérer les sols humides. Si l’eau d’arrosage ou de pluie s’infiltre rapidement, c’est qu’il y a trop de sable. Des apports généreux et annuels de compost et de fumier décomposé seront alors une aide précieuse. Intervenez de préférence en automne et en surface, les pluies d’hiver les feront pénétrer et le résidu sera enfoui au moment de la culture.
  5. La poudre de roche (à base de basalte) se répand au printemps sur le sol et s’incorpore au râteau en surface. Ce produit bio allège les sols lourds, affermit les plus légers et, stimulant la vie du sol, contrarie les maladies fongiques.
  6. Une terre argileuse brille et fait penser à de la pâte à modeler. La terre humide, travaillée trop tôt, donne de gros morceaux, durs comme le béton. Le bêchage avec la fourche bêche est plus doux qu’avec une bêche, et pour ameublir le sol en profondeur, il vaut mieux utiliser un croc.

Quelles graines planter en février ? 

L’abondance de sachets de graines colorés présentés dans les jardineries est bien alléchante et vous risquez d’en acheter plus que nécessaire. Passez d’abord en revue ce qui vous reste de l’année précédente et demandez-vous de quelle quantité par espèce vous avez vraiment besoin. Suivez ces indications : un sachet contient le plus souvent des graines pour 120 à 150 plantes. Pour des haricots, comptez environ 70 graines par sachet, suffisantes pour 4 rangs d’environ 5 mètres de long, si tous les grains germent. Leur capacité germinative diminue sensiblement après 3 à 4 années selon les variétés et les conditions de stockage. Les tomates continuent en général à germer après 6 années, mais pour les poireaux et panais, comptez 2 ans. Si vous avez un doute sur l’efficacité de votre stock de graines, faites un test : enveloppez-en quelques-unes dans un papier de cuisine humide. Si après quelques jours, seule la moitié germe, vous en sèmerez deux fois plus. Si la germination est encore plus faible, il est sage de se procurer des semences plus fraîches. Et en attendant que la terre du potager soit suffisamment réchauffée, faites pousser chou-rave, céleri, persil et ciboulette sur le rebord de la fenêtre ou en serre. Faites de même un peu plus tard pour les légumes frileux (tomates, courgettes, poivrons), qui ne doivent pas être plantés avant le mois de mai. N’oubliez pas qu’il existe de bonnes raisons d’utiliser des graines bio : les plantes mères sont produites selon des méthodes traditionnelles sur des surfaces totalement respectueuses de l’environnement, n’ayant reçu aucun engrais ni produits phytosanitaires chimiques de synthèse, et les graines n’auront pas été décapées chimiquement après la récolte ou enrobées avant leur ensachage. Il ne vous reste plus qu’à sortir vos outils de jardin !


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