Certes, le figuier est un frileux, mais votre jardin possède bien un coin très abrité pour l’accueillir ? C’est si bon de croquer une figue tout juste récoltée…
Vous êtes rentré de vacances avec un petit figuier en guise de souvenir ? Vous avez eu raison ! De nombreuses variétés s’adaptent sans trop de difficulté, y compris au nord de la Loire, à condition de les installer à l’endroit le plus ensoleillé et le plus chaud du jardin, à l’abri du vent du nord. L’idéal ? Un mur au sud ou au sud ouest. Si vos hivers sont trop rudes, optez en revanche pour la culture en bac : elle convient parfaitement à certaines variétés à croissance modérée. Il vous sera ainsi facile de mettre votre arbre à l’abri du gel en hiver mais, attention, pas dans la maison : 5 à 8 °C, c’est parfait pour lui !
Une ou deux récoltes ? Choisissez une variété autofertile : elle produira des fruits même sans pollinisation. Cette dernière est en effet aléatoire ailleurs que dans le Midi car elle nécessite l’intervention de la guêpe du figuier (ou blastophage), présente uniquement sur le pourtour méditerranéen. Dans cette région de prédilection du figuier, certaines variétés dites « bifères » peuvent produire 2 récoltes par an. En fin de printemps, des inflorescences en forme de poire se forment sur les rameaux. Les plus proches de la base des rameaux évoluent rapidement, donnant des fruits dès l’automne. Les inflorescences de l’extrémité ne se développent pas immédiatement. Elles passent l’hiver sur les branches, tolérant des températures négatives jusqu’à – 4 °C. Ailleurs que dans le Midi, elles ne survivraient pas à l’hiver sans protection.
Au printemps suivant, ces inflorescences évoluent en fruits, dits « figues fleurs », mûrs en début d’été. Ces variétés ne conviennent qu’aux régions aux hivers très doux ou à la culture en bac avec mise hors gel en hiver. Avec les autres variétés, vous ne récolterez des figues qu’à l’automne.
Vertes ou noires, les figues peuvent se manger avec la peau car celle-ci est très fine. Pour réussir vos fruits séchés, récoltez les figues d’automne une fois qu’elles ont changé de couleur.
La figue : une culture très ancienne
Selon certains scientifiques, le figuier serait la première plante à avoir été cultivée dans l’histoire de l’humanité… Il faut dire qu’on le trouvait déjà il y a 10 000 ans sur le territoire de ce qui est aujourd’hui la Cisjordanie, soit environ 5 000 ans avant la vigne, le dattier ou encore l’olivier. Rien d’étonnant alors à ce que la figue soit devenue le fruit roi du Midi, si prisé pour son jus fruité au goût de miel et sa chair qui craque sous la dent ! Dans le Midi et sur la façade Atlantique, le figuier devient un arbre de 3 à 4 m de haut. Ailleurs, cultivez-le en buisson (cépée), plus facile à protéger en hiver.
Figuier : quels soins lui prodiguer ?
Le figuier a besoin de place car il pousse vigoureusement, produisant un feuillage large et abondant. En bac, plantez-le dans un bon terreau pour arbuste. Au jardin, prévoyez un mélange de terre de jardin (2/3) et de sable ou de graviers (1/3). Votre arbre aura besoin principalement de potassium et de phosphore, mais de très peu d’azote. Un excès de ce dernier et votre figuier produira des rameaux tendres, des feuilles anormalement grandes et très peu de fruits. En début de printemps, lorsque les feuilles se déploient, apportez-lui un engrais pour arbres fruitiers, fraisiers ou tomates. Si l’été est très sec, arrosez-le au pied pour favoriser le développement des fruits à partir de la mi-août. Les figues fleurs se cueillent vertes lorsqu’elles sont molles au toucher. Les figues d’automne se récoltent molles au toucher également, mais lorsqu’elles ont changé de couleur : de vert mat, elles virent au jaune doré ou au violet bleuté selon la variété. Prenez chaque fruit au creux de la main et tournez-le délicatement : il doit se détacher tout seul. Si le froid a endommagé votre arbre pendant l’hiver, attendez que sa croissance reprenne avant d’éliminer tout ce qui vous paraît mort. Le figuier est capable de repousser à partir de sa souche.
# Paroles de jardinier « L’an dernier, je me suis aperçu que les feuilles de mon figuier, jamais malade jusque-là, étaient enroulées sur elles-mêmes, percées de toutes parts. En y regardant de plus près, j’ai découvert des cocons et des chenilles. On m’a dit qu’il s’agissait de la teigne du figuier. J’ai éliminé toutes les feuilles touchées et douché plusieurs fois de suite mon figuier au jet. Tout est rentré ensuite dans l’ordre ! Depuis, je le surveille de près, au cas où… » Marc D., en Loire-Atlantique
Taillez votre figuier pour produire plus
- Un an après la plantation, en mars, taillez votre jeune figuier pour ne garder qu’une dizaine de branches au maximum. Elles porteront les rameaux qui produiront les figues. Parmi les rameaux apparus à la base de l’arbre, supprimez les plus faibles et conservez les plus vigoureux. Enfin, coupez toutes les autres branches au-dessus du 3e bourgeon à partir de leur base.
- Les années suivantes, la taille – un nettoyage des branches âgées tous les deux ans – vous permettra de conserver des proportions raisonnables à votre figuier. En mars toujours, lorsque les risques de gelée ne sont plus à craindre, supprimez quelques vieilles branches qui ne produisent plus de fruits. Éliminez également le bois mort et les rameaux trop faibles. Conservez une dizaine de branches.
Bouturez votre figuier
Opérez en novembre, après la chute des feuilles. Coupez des rameaux latéraux de 20 à 30 cm parmi ceux apparus sur des branches de 2 ans déjà bien rigides, en conservant 2 à 3 cm de la branche qui leur a donné naissance. Retaillez l’extrémité du rameau de quelques centimètres, juste au-dessus d’un bourgeon. Enterrez vos boutures dans des pots remplis de sable, en laissant un seul bourgeon à l’air libre. Placez au pied d’un mur au nord. Au printemps, transplantez vos boutures pas encore enracinées dans des pots profonds remplis de terreau, en laissant toujours un seul bourgeon à l’air libre. De jeunes feuilles ne tarderont pas à apparaître. Attendez 1 à 2 ans avant de transplanter vos jeunes figuiers au jardin : les racines doivent alors occuper tout le pot.
