Aérer, arroser, équilibrer les matières… Moyennant des apports raisonnés et un entretien régulier, vous bénéficierez d’un compost de qualité.

Comment réussir son compost ?Puis-je déposer tous mes déchets de cuisine sur mon tas de compost ?

Jetez-y seulement les déchets organiques, c’est-à-dire ceux provenant d’animaux ou de végétaux : coquilles d’oeuf, épluchures, pain, marc de café (sans le filtre), feuilles de thé, cendres de cheminée… Vous réduirez d’1/4 à 1/3 le contenu de vos poubelles.

J’y mets surtout des tontes de gazon, est-ce gênant ?

Ce n’est pas l’idéal. Les tontes de gazon se décomposent très rapidement et ne retiennent pas les éléments fertilisants. En grande quantité, elles ont tendance à fermenter et dégagent alors de mauvaises odeurs. Pour une bonne décomposition, mélangez au moins 2/3 de déchets « secs » ou « bruns » (branchages broyés, copeaux, feuilles mortes…), à décomposition lente, et 1/3 de déchets « mous » ou « verts » (herbes, déchets de jardin divers, épluchures…), à décomposition rapide. Utilisez vos surplus de tontes ailleurs dans le jardin, comme paillage par exemple.

On dit qu’il faut retourner son compost de temps en temps. Est-ce vrai ?

Pour vivre, les micro-organismes assurant la décomposition des matières organiques du compost ont besoin d’oxygène. Le coeur de votre tas de compost doit être aéré. Or, avec la décomposition, les matières ont tendance à se tasser. Au bout de 4 ou 5 mois, pensez à retourner votre compost. L’automne est le meilleur moment pour le faire.

Au bout de combien de temps mon compost est-il utilisable ?

La décomposition des matières organiques est plus ou moins rapide selon la quantité de microorganismes présents et leurs conditions de vie (température, humidité, oxygène…). Néanmoins, comptez 8 à 10 mois de maturation avant d’utiliser votre compost. L’idéal est de le mettre en place à la fin de l’été ou au début de l’automne pour l’utiliser comme paillage au printemps suivant.

Comment réussir son compost ?

Dois-je protéger mon tas de compost de la pluie ?

Bien au contraire ! L’eau de pluie est indispensable au processus de décomposition. Comme le compost est très perméable et le bac à compost (si vous en avez un) bien aéré, l’eau n’y est jamais en excès, même s’il pleut beaucoup.

Mon compost est tout sec en surface. Dois-je l’arroser ?

En été, sous l’effet de la chaleur, la surface du compost forme souvent une croûte. Celle-ci rend le tas imperméable à l’eau, qui ruisselle alors vers l’extérieur du compost au lieu de pénétrer son centre. Or sans eau, pas de décomposition ! Brisez cette croûte avec une griffe à main et arrosez votre compost une fois par mois environ entre juillet et septembre. En prévention, couvrez votre compost de cartons pour conserver son humidité.

Comment réussir son compost ?

 

Comment savoir que mon compost est prêt à l’emploi ?

Il l’est quand la majeure partie des éléments ne sont plus reconnaissables. On parle alors de compost partiellement décomposé : ce stade est parfait pour le paillage. Ensuite, lorsque les déchets végétaux sont réduits en un fin terreau, vous pouvez utiliser ce dernier comme engrais.

Mon compost sent mauvais. Est-ce normal ?

En principe, le compost ne dégage pas d’odeur désagréable. Son parfum rappelle le sol d’un sous-bois. S’il sent mauvais, c’est souvent à cause d’un manque d’oxygène dû au tassement, soit en raison de matières vertes présentes en trop grande quantité, soit encore dû à une humidité excessive… Pour y remédier, retournez votre tas et ajoutez-y de la sciure, du carton réduit en morceaux, des coquilles d’oeuf… Cela rééquilibrera la proportion entre les déchets à décomposition rapide et ceux à décomposition lente.

Faut-il ajouter de la terre de temps à autre ?

Certains le préconisent pour apporter des micro-organismes supplémentaires, mais c’est inutile. La bonne idée ? Demandez à votre voisin une pelletée de son propre compost. Vous la mélangerez à vos premières couches de déchets. C’est beaucoup plus efficace que d’ajouter de la terre.

Et si j’y mets les mauvaises herbes ?

Méfiez-vous des mauvaises herbes en graines : certaines ne sont pas altérées par la décomposition. En épandant votre compost au jardin, vous risquez de les éparpiller un peu partout ! Mieux vaut donc ne pas les incorporer à votre compost. Évitez aussi celles qui se régénèrent à partir du moindre fragment comme les liserons, les renoncules (boutons d’or) ou le chiendent.