La permaculture, je m’y mets ! C’est la méthode de culture qui monte. De nombreux ouvrages de jardinage vantent ses mérites et vous incitent à tenter l’aventure. Tour d’horizon de ce qu’il faut savoir sur la permaculture avant de se lancer…

La permaculture, qu’est-ce que c’est ?

Le terme, contraction des mots « permanent » et « agriculture », désigne une façon de cultiver son jardin basée sur la préservation maximale de l’équilibre de l’écosystème naturel spontané de son terrain. En un mot : imiter la nature. Chacune de vos interventions – plantations, semis, désherbage… – étant susceptible de bouleverser cette harmonie, limitez vos travaux au strict minimum.

La permaculture : tout savoir sur la méthode de culture qui monte

Cette méthode est-elle réservée au seul potager ?

Pas du tout. Il est même préférable de cultiver l’ensemble de votre terrain selon les principes de la permaculture. Découpez-le en zones dans lesquelles vous interviendrez différemment : délimitez des parties plus disciplinées comme le potager ou le verger, dédiées à la production, et d’autres plus « naturelles », où vous laisserez pousser la flore sauvage, soit parmi vos massifs de fleurs, soit dans des coins dédiés.

Dans votre jardin en permaculture, cultivez un très grand nombre de plantes différentes !


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La permaculture : tout savoir sur la méthode de culture qui monte

La culture en plates-bandes surélevées est-elle obligatoire ?

Ce n’est pas obligatoire, mais c’est le plus pratique. En permaculture, le sol est un élément essentiel, on y touche donc le moins possible. On cultive sur des « buttes » de 50 cm d’épaisseur qui se composent de couches successives: bois de gros diamètre (15-30 cm environ), branches plus fines, feuilles dans les interstices, compost, fumier, tontes de gazon et autres déchets « verts » qui se décomposent rapidement et, pour finir, une couche de terre humifère.

Je possède un petit jardin en ville. Puis-je le cultiver en permaculture ?

Bien sûr ! Simplement, en ville plus qu’ailleurs, il vous faudra aménager des niches écologiques: un tas de pierres, quelques bûches abandonnées, des plantes sauvages accueillantes comme l’ortie, vitale pour une soixantaine d’espèces animales communes dans nos jardins. L’idéal est de laisser 1/10 e de la surface à l’état « sauvage », c’est-à-dire que vous laisserez évoluer sans intervenir.

Des connaissances particulières sont-elles nécessaires avant de se lancer ?

L’observation doit être votre principale qualité. Vous devez comprendre l’apport de chaque plante et de chaque animal à l’équilibre de votre jardin: par exemple, la moutarde, aux racines diffuses, ameublit le terrain à votre place. Être débutant n’est ainsi nullement un obstacle pour s’y mettre. Au contraire, un esprit neuf a moins de mauvaises habitudes !

La permaculture : tout savoir sur la méthode de culture qui monteOn parle beaucoup de recyclage en permaculture. Que puis-je recycler ?

Tout ou presque ! Votre jardin doit en effet être autonome. Compostez vos déchets pour produire votre propre fertilisant. Arrosez avec de l’eau de pluie récupérée dans des bacs. Pensez aussi à recycler l’eau utilisée pour rincer vos légumes. Plus vous réutiliserez de matériaux sur place – déchets de taille, mauvaises herbes, graines… –, mieux ce sera.


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En quoi la permaculture préserve-t-elle la biodiversité ?

La biodiversité est le fondement même de cette démarche. Plantez un très grand nombre de plantes différentes pour encourager une grande diversité animale. Dans votre potager, semez des fleurs et des herbes aromatiques parmi les légumes. Plus il y a de végétaux et d’animaux différents, plus il vous sera facile de maintenir un écosystème équilibré.

Cela demande-t-il beaucoup de temps ? de travail ?

La permaculture : tout savoir sur la méthode de culture qui monte

Cultiver son jardin en permaculture demande davantage de réflexion, mais allège ensuite les opérations de jardinage. Une fois les plates-bandes surélevées mises en place, y planter est un jeu d’enfant : le sol y est en effet très meuble. Par la suite, il suffit de griffer superficiellement après la récolte pour installer une autre culture. Seul impératif : la terre doit être couverte en permanence par des plantes ou du paillage organique (feuilles, tiges, épluchures…).

Dois-je obligatoirement avoir un tas de compost ?

Il n’y a pas de jardin en permaculture sans tas de compost. C’est la plus naturelle des usines de recyclage! Vous pouvez certes recycler un certain volume de déchets directement dans vos massifs, mais pas la totalité. Votre tas de compost prend alors le relais pour vous permettre de différer le recyclage (le temps de la décomposition).

La permaculture, c’est bio ?

Oui, cultiver son jardin en « bio » est la base de la permaculture : choix de plants et de semences « bio », absence de traitements ou seulement avec des produits naturels. Mais elle va bien au-delà. C’est une véritable philosophie de vie qui prête attention et respect à tout ce qui nous entoure.