Une terre de bonne qualité vous garantit de belles récoltes. S’il paraît difficile de changer la vôtre, vous pouvez en revanche l’améliorer pour produire davantage de légumes et de fruits. Apporter du compost régulièrement enrichit le sol et améliore sa structure et sa texture : il est plus léger et retient mieux l’eau et les éléments nutritifs. Prenez soin de votre sol, il vous le rendra bien !

Compost : comment bien fertiliser son sol grâce au compostFertiliser sa terre grâce au compost

Connaître et comprendre son sol, c’est l’assurance d’en tirer le meilleur parti. Votre terre doit sa fertilité à la présence de matières organiques (humus) parmi les particules qui la composent. C’est d’ailleurs l’humus qui donne sa couleur plus ou moins sombre à la terre selon qu’il est présent en plus ou moins grande quantité. La fertilité du sol réside aussi dans sa capacité à retenir les éléments nutritifs. C’est ce caractère qui rendra votre fertilisation efficace puisque les « aliments » que vous apporterez resteront à la disposition des légumes. L’eau entraînant les éléments nutritifs avec elle en profondeur dans le sol, voire jusque dans la nappe phréatique, ceux-ci seront logiquement perdus pour les légumes de votre potager si votre sol ne retient pas suffisamment l’eau. On parle alors de « lessivage ». C’est la texture de votre sol qui détermine cette capacité à retenir plus ou moins bien les éléments nutritifs.

En effet, la terre de votre jardin se compose de trois types de particules, réparties selon leur granulométrie. Sous le terme « argile » sont regroupées les plus fines ; sous celui de « sable », les plus grosses ; sous celui de « limon », les particules intermédiaires. Toutes sont présentes mais dans des proportions différentes en fonction du sol: selon le type de particule prédominant, on parlera de terre « argileuse », « sableuse » ou « limoneuse ». Les sols lourds, c’est-à-dire contenant beaucoup de particules fines (argile), retiennent bien l’eau et conservent mieux les éléments nutritifs sur place que les sols légers (avec beaucoup de grosses particules comme les sables), dont l’eau s’échappe rapidement. Cependant, plus les particules fines sont nombreuses, plus la terre aura tendance à se tasser. Or, dans ce type de sol, l’eau et l’air circulent mal; les végétaux souffrent, leurs racines ayant du mal à croître et à puiser la nourriture nécessaire à la plante.


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Compost : comment bien fertiliser son sol grâce au compostCompost ou engrais organiques ?

Pour enrichir facilement la terre de votre potager en matières organiques (humus), rien de tel qu’un apport régulier de compost. Celui-ci a de multiples talents ! Il contient la plupart des nutriments nécessaires aux fruits et légumes, et corrige les défauts de tous les types de sol. En effet, il rend la terre lourde plus légère et perméable : elle emmagasine ainsi mieux l’eau et les nutriments. Il aide en outre les terres légères à mieux retenir l’eau et les éléments nutritifs. Elles gagnent aussi en consistance et se transforment moins « en poudre » sous l’effet de la sécheresse estivale. Enfin, le compost ne coûte rien car il est issu du recyclage des déchets du jardin – feuilles, branchages broyés, tontes de gazon – et de la cuisine – épluchures de fruits et de légumes, marc de café, feuilles de thé… Évitez toutefois les restes de repas, qui attirent les rats, ainsi que les plantes malades, qui risqueraient de contaminer les autres plantes lors de l’épandage du compost.

Dans la plupart des cas, cet apport régulier de compost suffit à entretenir la fertilité de votre potager. Et comme le compost contient un large éventail de nutriments et d’oligo-éléments, il n’y a aucun risque de surdosage ! Les nutriments du compost ne sont en effet absorbés par les plantes qu’après avoir été décomposés par les micro-organismes du sol. Leur mise à disposition est donc très progressive, à un rythme proche des besoins naturels des végétaux. C’est aussi vrai pour tous les engrais organiques du commerce (corne broyée, sang séché, fumiers…), qui donnent des nutriments spécifiques plus ciblés sur leurs besoins immédiats – de l’azote pour une croissance expresse, du potassium pour les fruits… – et plus rapidement assimilables par les végétaux tout en stimulant la vie du sol. Ils sont donc à privilégier dans un jardin écologique.


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Bien fertiliser son sol grâce au compostSi votre terre a tendance à se tasser, une première solution consiste à pailler vos cultures. Optez pour des matériaux à décomposition rapide (moins d’un an) comme la paille, les paillettes de lin, le paillis de chanvre, les tontes sèches de gazon… Pendant la belle saison, ils protègent la surface du sol du dessèchement et gênent la croissance des mauvaises herbes. Une fois les légumes récoltés, il vous suffit de les réincorporer à la couche superficielle du sol avec une griffe. Ils seront ensuite emmenés en profondeur et décomposés par les vers de terre et autres micro-organismes du sol: par leurs multiples allées et venues, ceux-ci aèrent de fait le sol et le décompactent très naturellement. Pensez également aux engrais « verts » : ces végétaux à croissance rapide – navette, moutarde, phacélie, trèfle incarnat… – aèrent la terre grâce à leurs racines.

Cultiver pour protéger et enrichir

Une fois les récoltes terminées, ne laissez pas la terre à nu. Les intempéries la tassent et les éléments nutritifs sont entraînés vers la nappe phréatique. Dès que vous libérez une parcelle, semez un engrais « vert ». Outre son action à décompacter la terre, ce couvert végétal piège les éléments nutritifs sur place. Vous faucherez votre engrais « vert » juste avant qu’il ne fasse ses graines ou si vous avez besoin de la parcelle. Enfouissez alors feuilles et tiges sur place : en se décomposant, elles enrichiront votre sol. Petite précaution toutefois : afin d’éviter la transmission de maladies, veillez à ce que l’engrais « vert » utilisé ne soit pas de la même famille que le légume que vous installerez à son emplacement. Par exemple, ne semez pas de haricots ou de petits pois là où vous avez utilisé du trèfle en engrais.

Faites le test du boudin !  Prenez un peu de terre bien humide et roulez-la dans vos mains pour en faire un boudin. S’il est bien compact, votre sol est argileux. S’il a tendance à s’effriter, votre sol est limoneux. Si vous ne parvenez même pas à former un boudin, votre terrain est sableux.


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Compost : comment bien fertiliser son sol grâce au compost

Comment entretenir son compost : les étapes à suivre

Accélérez la décomposition des matières organiques dans votre tas de compost avec un minimum d’entretien. L’objectif est de maintenir des conditions de vie optimales pour les vers et autres micro-organismes qui œuvrent dans l’ombre.

1. Couvrez votre compost en été pour préserver son degré d’humidité et éviter qu’il ne sèche en surface.

2. Arrosez-le avec 10 l d’eau, 1 fois tous les 10 jours au moins en été: les micro-organismes et les vers ont besoin de beaucoup d’humidité pour être actifs.

3. Ajoutez un activateur de compost 1 fois par mois, entre juillet et septembre, par exemple du purin d’ortie dilué à 10 % dans l’eau d’arrosage.

4. Retournez votre tas de compost après 4 à 5 mois de maturation pour favoriser son oxygénation.

5. Tamisez la matière décomposée avant utilisation pour éliminer les grosses particules non décomposées.