Bienvenue chez les ardoisiers de Corrèze qui vous font découvrir leur métier dans un site remarquable.

Les ardoisiers ont laissé leur empreinte en Corrèze : les toits des solides bâtisses de pierre se drapent de nuances gris bleuté qui scintillent sous les rayons du soleil. Cette tradition remonte au xviie siècle, époque à laquelle aurait commencé l’exploitation des gisements de Travassac et d’Allassac.  Aujourd’hui la Fayotte est le seul filon utilisé. Décidé à renouer avec la tradition familiale transmise par plusieurs générations d’ardoisiers, Jean-François Bugeat en a repris l’exploitation en 1989. Quelques années plus tard, pour satisfaire la curiosité des visiteurs pour ce métier tombé en désuétude, il ouvre au public le site des Pans de Travassac, abandonné depuis la fin des années 1950. Ces « pans », dont certains atteignent jusqu’à 60 mètres de hauteur et 300 mètres de longueur sont constitués des six parois de quartzite qui séparaient les filons, dont était extraite l’ardoise.

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Un paysage spectaculaire que le visiteur découvre en longeant ces vertigineuses murailles, jusqu’au chantier où les derniers ardoisiers font la démonstration de leur savoir-faire, assis à même le sol ou sur leur tabouret. Un geste juste de la main grâce auquel l’ardoise corrézienne couvre les toits de l’abbaye du Mont-Saint-Michel ou du château de Hautefort. Si les blocs de schiste sont dorénavant détachés à l’explosif et débités au marteau-piqueur, le fendeur, le cliveur ou le tailleur d’aujourd’hui perpétuent les mêmes gestes que les artisans d’antan, avec des outils identiques. Le premier, lors du rebillage, débite, avec un marteau ou une masse, les gros blocs en plus petits morceaux appelés répartons. Le cliveur ouvre alors, comme un livre, ces morceaux de schiste en feuilles d’ardoise. Et le tailleur leur donne leurs formes ronde, carrée ou en ogive tout en les perçant pour pouvoir les fixer sur les toits. Un voyage dans le passé qui se termine, pour les 15 000 à 18 000 visiteurs annuels, par une descente au fond d’un filon ardoisier conduisant à un petit musée. Les ardoisières de Corrèze sont les dernières en exploitation. Grâce à l’aménagement touristique du site, la carrière peut continuer à vivre.

  1. Les gros blocs d’ardoise attendent d’être débités. Un ouvrier consomme 1 tonne de pierre par jour pour en obtenir 200 kilos destinés à la fabrication de l’ardoise de toiture.
  2. Travassac
  3. Jean François Bugeat