Cet été, on part… en France ! En gardant les pieds sur terre, plonge au cœur des canyons de l’Ardèche. Une échappée intemporelle et un régal pour les yeux.

L’Ardèche des paysages grandioses

Les gorges de l’Ardèche sont bien connues pour leur descente en canoë rythmée par les rapides. Mais prendre toute la mesure de l’immensité du site, c’est aussi emprunter la route touristique qui longe la rivière à travers la garrigue. Une dizaine de belvédères se disputent des panoramas époustouflants sur les eaux émeraude qui serpentent au pied de falaises vertigineuses constellées de grottes. Les minuscules canoës jaunes et rouges qui animent le ruban vert donnent l’échelle de ce paysage grandiose. Depuis des temps immémoriaux, l’Ardèche façonne son lit creusé dans le plateau calcaire. Elle s’infiltre patiemment dans cette roche parmi les plus tendres, qui s’érode continuellement à la vitesse que lui permet l’éternité, en formant plusieurs méandres, plus ou moins ouverts.

Patrimoine préhistorique

Dès le début de l’itinéraire, le Pont d’Arc donne le ton de ce spectacle bien rodé. Phénomène unique en son genre, le cours d’eau a ici évité un détour en perçant la roche, et s’écoule tranquillement sous cette belle arche de plus de 50 mètres de hauteur. Plusieurs milliers de canoës défilent chaque année sous cette voûte naturelle avant de s’engager dans le rapide suivant. Quant à la route panoramique, elle longe ici la rivière au plus près.

Quelques virages plus loin, le belvédère du Serre de Tourre offre le premier panorama aérien. À plus de 200 mètres au-dessus de l’eau, on se sent dans la peau de l’aigle survolant son territoire. Les embarcations multicolores font figure d’insectes et le regard s’évade vers les Cévennes au sud-ouest. Au belvédère du Cros de l’Olivier, la garrigue, omniprésente jusque dans les pentes abruptes, semble vouloir se baigner dans la rivière sinueuse. Un peu plus loin, les à-pics des falaises ont de quoi donner le vertige et l’oeil est bien vite attiré par de larges cavités creusées dans le calcaire coloré Les nombreuses anfractuosités, que l’on aperçoit depuis les belvédères de la Cathédrale et d’Autridge, attestent de la présence très ancienne de l’homme dans cette région. N’oublions pas que nous sommes au pays de la grotte Chauvet… Il faut dire que l’infiltration de l’eau dans la roche calcaire a grandement favorisé ce type de formations pour en faire des refuges sûrs aux temps préhistoriques.


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Des allures de Colorado

Ces gorges impressionnantes ont longtemps été d’un accès difficile. Avant 1960, aucune route ne reliait le hameau de Chames, près du Pont d’Arc, à celui de Sauze, en aval de Saint- Martin-d’Ardèche. Très isolé, le long canyon a ainsi pu abriter au début du xiie siècle une maladrerie des Templiers, destinée à accueillir les victimes de la peste au retour de croisade. Des vestiges de l’édifice sont encore visibles aujourd’hui au cirque de la Madeleine, et c’est sans doute à cet endroit que l’Ardèche forme son plus beau méandre.

Le balcon des Templiers offre au regard une perspective saisissante sur la boucle parfaite de la rivière qui disparaît dans un défilé de falaises dignes du Grand Canyon du Colorado. L’eau cristalline et les plages de galets clairs ajoutent à ce décor idyllique. On souhaiterait presque se rapprocher du rivage et se rafraîchir le temps d’un plongeon. À la fin de la balade, la route redescend peu à peu et le promontoire de Ranc Pointu découvre un dernier aperçu de cette architecture saisissante, avant l’atterrissage à Saint- Martin-d’Ardèche.

Une descente en canoë

Ce survol des gorges par la route touristique donne bien envie d’approfondir la découverte par une descente en canoë, à la belle saison. De nombreux prestataires proposent des locations avec des formules variées, allant de la demi-journée à la descente complète avec bivouac, pour une aventure inoubliable. Des guides diplômés accueillent les enfants de moins de 7 ans pour une descente accompagnée de 7 km.

 

Texte et photos Paul-André Coumes


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