Compost, paillis, nid protecteur… le recyclage des feuilles d’automne est tout bénéfice pour les plantations. Ou l’art de faire d’une corvée un plaisir.
Que faire avec les feuilles mortes d’automne ?
Sous le souffle du vent, les feuilles aux couleurs chaudes s’entassent au pied des arbres et dans tout le jardin. Certains pourraient y voir un fléau mais le jardinier avisé sait qu’il y a là un vrai trésor dont il faut profiter ! Bien sûr, il ne faut pas les laisser sur les gazons ni dans les prairies fleuries qui s’abîmeraient au contact de ces végétaux en décomposition. Mais armez-vous de votre râteau et déplacez les feuilles mortes pour protéger les légumes racines, fruitiers, plantes fragiles et autres vivaces en hibernation. Prélevez-en un peu et placez-les entre vos pots de fleurs à bulbe qui attendent le printemps remisées dans une caisse. Il vous en reste encore ? Mettez-les dans le compost ou utilisez-les pour fertiliser votre jardin. Pour cela, retournez avec soin la terre de vos parterres de légumes après les récoltes ou celle de vos plates-bandes une fois les fleurs de l’été déblayées. Réalisez ensuite un mélange de feuilles mortes et de résidus de jardin et saupoudrez-les de poudre de roche. Recouvrez-en le sol d’une bonne couche de la hauteur d’une main. Cet épandage permettra aux organismes vivants du sol de travailler et de transformer pour le printemps les feuilles en un humus riche en nutriments, à la bonne odeur de sous-bois. Et le fléau devient cadeau !
- Rien de plus pratique qu’un râteau à feuilles en zinc pour nettoyer une pelouse. Les feuilles de chêne se décomposent lentement, il est plus écologique de les éliminer avec les résidus d’élagage.
- Les plantes persistantes en pot souffrent des gelées en hiver et leurs mottes de racines ne peuvent plus emmagasiner d’eau. Aidez-les à passer la saison confortablement installées dans des grands paniers en bouchant les interstices avec des feuilles mortes bien sèches. Un procédé également efficace pour la bruyère callune et les graminées, sensibles à l’humidité.
Lire aussi : Comment réussir son compost ?
- Les fleurs à bulbes se mettent à l’abri dès maintenant : la garantie d’une belle floraison au printemps prochain. Plantez-les dans des pots et recouvrez la terre avec du sable. Rassemblez la petite famille dans de grandes caisses de bois et couvrez-la avec une couche de feuilles d’automne de la hauteur d’une main, sans oublier de combler les espaces vides.
- Lors du ratissage, laissez le tapis doré accumulé au pied des arbustes à fruits les plus fragiles. Les variétés à racines plates comme le cornouiller et le sureau apprécient particulièrement cette chaude couverture. D’ici le retour des beaux jours, la majeure partie sera décomposée. En revanche, débarrassez vos pelouses de la précieuse matière première pour alimenter votre tas de compost.
- Les rosiers plantés à l’automne sont très sensibles aux basses températures hivernales. Prévoyez un cadre métallique rempli de feuilles mortes pour les isoler du froid et éviter tout dommage au niveau du point de greffe.
Lire aussi : L’anémone, cette élégante fleur d’automne à planter dans son jardin
L’art du compost
Les feuilles d’arbres fruitiers, mais aussi d’érable, de frêne, de noisetier et de saule se décomposent relativement vite et se compostent sans problème une fois mêlées aux autres résidus végétaux comme le gazon coupé, les restes de vivaces et de vos récoltes. Pour obtenir un pur compost de feuillage, traitez les feuilles séparément. Pour bénéficier de cet humus au printemps, au moment de la culture des jeunes plantes et de la mise en place des parterres, placez les feuilles couche après couche dans un conteneur, en intercalant à chaque fois quelques pelletées de compost mûr et de la chaux d’algues. Un compost de feuilles de chêne ou de hêtre, riches en tanins, met un an à mûrir et convient, en raison de son acidité, aux plantes pour terre de bruyère, comme les rhododendrons et les hortensias, mais pas aux légumes ni aux aromatiques.
Le saviez-vous ?
Les crapauds ne supportent pas les longues périodes de froid. Une couche de feuilles mortes, qui se réchauffera de quelques degrés en se décomposant, assurera leur survie.
