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Redoutés des jardiniers, gel et givre font le bonheur des promeneurs en créant des décors hivernaux aussi lumineux que féeriques. Voilà la nature en hiver !

À faible altitude, les régions sont souvent épargnées par la neige mais non par les gelées. Dès les premiers frimas, chacun redoute de mettre le nez dehors pour profiter de la nature en hiver. Par ces journées où le thermomètre ne dépasse pas 0 °C, il fait pourtant bon se promener dans la campagne figée par le givre… à moins que ce ne soit de la gelée blanche ! Car à part les météorologues, peu d’entre nous savent reconnaître, et donc différencier, givre et gelée. De loin, leur ressemblance quasi parfaite crée la confusion. En observant de près les vitres ou le capot de la voiture, on découvre tout un monde de cristaux en forme de pointes, de plumes ou d’écailles. Les feuilles, brins d’herbes et rameaux se retrouvent hérissés d’aiguilles de glace. Il s’agit là de gelée blanche. Le givre, lui, aura plutôt tendance à former une croûte assez compacte, opaque et granuleuse qui se dépose à la surface du manteau neigeux où il prend la forme de cristaux en forme de flammes planes.

La nature en hiver

La nature en hiver : un cocktail météo complexe

Malgré leur ressemblance physique, gel et givre se déclenchent de différentes manières. Le gel se forme par transformation quasi immédiate de la vapeur d’eau, présente dans l’air, en glace. Un phénomène qui réunit quatre conditions : un ciel nocturne dégagé, pas de vent, beaucoup d’humidité et du froid. S’il ne fait pas assez froid, on aura de la rosée. Mais en plein hiver, les arbres, l’herbe et même les véhicules atteignent parfois des températures négatives. L’humidité qui s’y est accumulée se fige instantanément en gelée blanche, même si l’air ambiant est légèrement supérieur à 0 °C.

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La nature en hiver : de l’eau qui ne gèle pas

La formation du givre, en revanche, en étonnera plus d’un. Il est invariablement associé à du brouillard ou à des nuages contenant de fines gouttelettes d’eau dont la température est inférieure à 0 °C et qui ne sont pas gelées ! En effet, dans certaines conditions, l’eau peut rester sous forme liquide jusqu’à – 39 °C ; c’est ce que les scientifiques appellent la surfusion. Le givre se dépose sur des surfaces dont la température est inférieure ou égale à 0 °C, comme le gel. En altitude, le vent violent accroît sa production. Son épaisseur peut atteindre une couche de près d’un mètre en 24 heures dans la direction d’où souffle le vent. C’est entre 0° et – 10° que l’on observe les dépôts les plus importants. Fort heureusement, plus il fait froid, moins l’air peut contenir d’humidité. Les vagues de grands froids (inférieurs à – 10 °C) peuvent maintenir le givre en place mais limitent sa formation.

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La nature en hiver : à pierre fendre !

Gel et givre peuvent ainsi causer de gros dégâts. En gelant, l’eau augmente son volume. Son infiltration dans les murs de pierre peut aller jusqu’à les fissurer. Le poids du givre accumulé sur les branches des arbres, conjugué à un épisode venteux, risque fort de briser ces dernières. Il provoque même des coupures d’électricité, suite à la rupture de câbles pris dans des gangues de glace. Cependant, autour des rivières ombragées où l’humidité et le froid persistent sans répit, la nature se fait artiste en sculptant, par ruissellement, de spectaculaires stalactites ou stalagmites. Les projections permanentes de gouttelettes sur leurs rives créent des dentelles translucides. Toute pierre ou brin d’herbe aspergé donne lieu dans l’instant à une œuvre d’art cristalline et éphémère.

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