Aux portes de la ville, les jardins potagers du marais de Bourges font le bonheur des promeneurs et des maraichers. Pourquoi ne pas profiter des beaux jours pour prendre le bon air à la rencontre de nos artisans ?

 

Redécouvrez nos terroirs en partant à la rencontre de nos artisans.

 

La plate glisse sur le coulant (canal), habilement manœuvrée par le bourdeur. Au clapotis de l’eau répond le salut d’un maraîcher voisin, occupé à bêcher son lopin. Dans cette partie haute du marais, seules les barques ont droit de cité. Pas de route, ni de sentier. Hommes, graines, outils et légumes transitent par des barques à fond plat, au « nez écrasé » pour charger facilement les brouettes. Les marais se déploient sur 135 hectares, divisés en 1 500 parcelles. Marais des Quatre pelles, des Ribauds, des Pains perdus, des Grands coulants… Au total, 27 « quartiers » aux noms chantants, îlots de légumes et de fleurs émergeant à 300 mètres de la cathédrale de Bourges.

Jusqu’au Moyen Âge, ces terrains marécageux assuraient la défense de la ville. Assainis par les Jésuites au xviie siècle, ils furent confisqués à la Révolution. Des maraîchers berruyers s’en portèrent acquéreurs, y cultivant des légumes et du chanvre. Vers 1950, ils n’étaient plus qu’une douzaine. Des jardiniers amateurs les ont remplacés, pour la plupart des ouvriers travaillant dans les usines alentour. Ils sont aujourd’hui mille maraîchers dont deux jeunes professionnels.

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Posséder une parcelle dans ce coin de paradis fait rêver, mais cela suppose un entretien sans faille. Il faut draguer les coulants, consolider les berges, lutter contre les nuisibles (ragondins, écrevisses de Louisiane, rats musqués)… Des planches, les « perches à chat » permettent aux félins de pister les rongeurs d’une parcelle à l’autre. Deux plantes pour aquariums envahissantes, la jussie et la myriophylle sud-américaines, posent aussi souci : faute d’être arrachées régulièrement, elles peuvent boucher un coulant en un rien de temps.

Les jardiniers doivent en outre composer avec les nombreux oiseaux présents dans les marais, friands de graines et de baies sucrées. « C’est Fort Chabrol ici ! confie Michel Jardat. On se protège comme on peut avec des épouvantails, des cloches et des filets, sinon les oiseaux ne nous laissent rien ! » Une guerre intestine dont chaque camp sort vainqueur à tour de rôle.

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