Mi-jardin, mi-verger, la prairie fleurie fait la part belle aux bulbes tout en soulignant la fantaisie de beautés plus modestes, tel le pissenlit.
Un jardin bien rangé avec un gazon tout bête entouré d’une haie de thuyas a toujours été quelque chose d’inenvisageable pour moi », semble s’excuser Iris Braun. Rassurons-la : nous n’espérions pas admirer un jardin à la française en nous baladant dans ce coin de Lorraine qui compte de nombreux vergers. Iris a bien mieux à nous offrir : un jardin de charme aménagé avec une rare sensibilité. En acquérant ce terrain, qui était justement un verger il y a plus de vingt ans, Iris et Georges ont souhaité le préserver le plus possible. Ils ont ainsi gardé une grande partie des pommiers, des poiriers et des cerisiers.
Le privilège de contempler des parterres emplis de poésie
« Cet amour pour les jardins naturels parsemés de mille fleurs m’est venu après un séjour en Angleterre, dans un cottage typiquement “british”. Ici, j’ai pu donner libre cours à ma passion. Les arbres fruitiers forment un cadre parfait : sous leurs couronnes, il y a de la place et juste assez de lumière pour une prairie fleurie bordée de massifs arrondis. » Des sentiers étroits guident nos pas au travers de ce parterre multicolore. Le sol est couvert d’un tapis de pissenlits et de cardamines, d’où émergent çà et là des touffes de narcisses jaunes et blancs. « Cette fleur à bulbe résistante se multiplie chaque année, s’émerveille Iris. Et elle n’est pas attaquée par les campagnols, à l’inverse des tulipes. » Afin que le bulbe stocke assez de nutriments pour l’année suivante, Iris sait qu’elle doit laisser les feuilles se faner et elle ne tond la pelouse qu’à partir de la fin mai. Les massifs de plantes vivaces, de graminées ornementales et de fleurs à bulbes requièrent plus d’attentions. Au printemps, les tulipes multicolores sont en vedette. Pour notre amoureuse de la nature, le plus important est de donner une grande liberté à ses plantes. Quelques mauvaises herbes ou un tas de feuilles amassées dans un coin ne la dérangent pas, au contraire : elles témoignent d’un jardin bel et bien vivant.
- Le parterre de primevères, officinales et communes, signe l’arrivée du printemps.
- Jardiner, c’est aussi prévoir… Iris sème ses fleurs annuelles dans des petits pots en terre cuite. Les floraisons se succèdent, sans jamais lasser l’œil.
- Les fleurs bleues du myosotis du Caucase (Brunnera macrophylla) bordent le massif de tulipes.
- Un panier de pensées sauvages et de narcisses cyclamineus chevauche un vieux vélo sous le cerisier.
- S’occuper d’un jardin de 2 800 m2 demande beaucoup de travail et d’énergie mais la nature, en retour, n’est pas avare de récompenses. Iris – un prénom prédestiné – vit pleinement sa passion pour le jardinage.
- Des arbres fruitiers, tel ce pommier ‘Belle de Boskoop’, délimitent le jardin, l’auréolant au printemps d’un délicieux parfum sucré.