Il fallait tout le charme du pays d’Auge, en Normandie, et une bonne dose de passion pour s’atteler à cette rénovation qui préserve l’authenticité d’une bâtisse avec bonheur.

Il est des rêves qui ne se concrétisent que si l’on y met du sien au point de se surprendre. Cette phrase pourrait illustrer pour Didier l’histoire du Pré des colombiers. Voici quelques années, il a acquis ce domaine composé de plusieurs bâtiments. La maison principale ayant besoin d’être rafraîchie, il s’est attelé à la tâche. « Après avoir réalisé un meuble de salle de bains, j’ai été surpris autant par le résultat que par le plaisir que j’y avais pris. À partir de là, je me suis fixé comme objectif de restaurer moi-même l’ancienne écurie pour en faire une habitation confortable. » Afin de respecter l’esprit des lieux et par amour des matériaux anciens, Didier s’est fié à sa maxime fétiche : « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ! » Il a chiné tous les matériaux dans les environs. « Les tomettes sont typiques du pays d’Auge, les planchers en chêne ont été récupérés dans de vieilles granges et cloués à l’ancienne, tout comme les solives des plafonds. » Les deux tables de style contemporain sont pourtant assemblées simplement avec du chêne antique sablé.

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Toutes les chutes de bois ont servi à la fabrication des luminaires et des tables de chevet. Dans la cuisine, les équipements électroménagers sont habillés de bois eux aussi et les abreuvoirs en granit qui servaient aux chevaux sont désormais de beaux éviers. L’escalier hélicoïdal qui mène à l’étage est une invention du maître des lieux. « Alors que je chinais chez un marchand de matériaux anciens, j’ai trouvé ce poteau de soutènement d’un vieux magasin. Je lui ai ôté ses couches de peinture puis je l’ai sablé. C’est lui finalement qui m’a donné l’idée de l’escalier. » Didier ne s’est pas contenté de la décoration intérieure, il a restauré tous les murs du bâtiment selon les méthodes anciennes. « Dans le temps, les gens construisaient avec ce qu’ils avaient sous la main. Je me suis donc remis dans le même état d’esprit pour refaire de la bauge, ce torchis typique de la région. » Avec de l’eau, de l’argile, de la paille, du crin de cheval et des poils de vache, Didier a ainsi redonné un air neuf à l’écurie tout en lui conservant son authenticité pour le plus grand plaisir des hôtes de passage.

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  1. Dans la cuisine de ce bâtiment agricole rénové avec les matériaux typiques du pays d’Auge, les abreuvoirs en granit autrefois utilisés pour les chevaux gardent une place de choix.
  2. Didier Collin, l’heureux propriétaire du gîte, bricoleur et décorateur, se plaît à travailler dans un esprit récup’ et de recyclage des matériaux anciens.
  3. Briques, silex et colombages, les ornements authentiques de la Normandie se retrouvent dans toute la construction.
  4. Dès l’entrée, un meuble de métier et des objets chinés çà et là donnent le ton. Le reflet dans le miroir rend l’impression de volume qui impressionne en passant la porte.
  5. Planchers en chêne, table ou escalier, le bois omniprésent imprime un style à la fois épuré et rustique au salon.
  6. Une belle attention pour les hôtes de passage ! Les produits du terroir sont à l’honneur.
  7. Le lustre en bois de cerf qui surmonte la grande entrée a été fabriqué par le maître des lieux, comme la plupart des meubles, habilement restaurés.
  8. À l’étage, les murs des chambres sont réalisés en bauge, c’est-à-dire en argile, et colorés par le propriétaire, avec une prédilection pour les teintes naturelles.
  9. La perspective sur la cuisine et le salon est une douce invitation à prendre possession de l’espace et l’on se prend à rêver d’une belle flambée, lové dans les fauteuils au coin de la cheminée.