Pour résister au froid, à la neige et à la raréfaction de la nourriture, les animaux appliquent diverses stratégies de survie pendant l’hiver.

Comment vivent les animaux quand les températures chutent en dessous de zéro et qu’une couche de neige recouvre la nature ? Faute de disposer d’une maison bien isolée avec cheminée et double vitrage, ils se débrouillent, chacun à leur façon, mettant leur organisme au ralenti ou en mode veille. Un jardin avec quelques recoins laissés à l’abandon offre en cette période hivernale des abris appréciés par les hérissons, loirs, crapauds, tritons, coccinelles, papillons… Les propriétaires de jardin, bien souvent, sont loin de se douter du nombre de locataires qu’ils hébergent dans leur royaume car ceux-ci savent très vite rejoindre leur cachette à la moindre alerte. Certains y dorment même durant toute la saison froide, jusqu’au printemps suivant. Parmi ces gros dormeurs figurent le hérisson, le loir, le hamster et la chauve-souris. Leur stratégie est impressionnante : ils ne se soucient pas de remplir leurs réserves de provisions ni de se doter d’une fourrure d’hiver, ils échappent simplement à la faim et au froid en dormant. Leur métabolisme tourne alors au ralenti.

Hibernatus ou gros dormeur

La température du hérisson s’abaisse de plus de 30 °C, jusqu’à une valeur comprise entre 1 et 8 °C. Il ne respire plus qu’une à deux fois par minute et son cœur ne bat plus que cinq fois. Chez la chauve-souris, il s’écoule 60 à 90 minutes entre deux respirations. Ces modifications des fonctions physiologiques sont déclenchées, entre autres, par les jours qui raccourcissent, par des variations hormonales et par l’horloge interne des animaux, la durée de l’hibernation étant variable selon les espèces.

Les plantes en hiver

On distingue la somnolence hivernale (l’hivernation) et l’hibernation. La première est entrecoupée de courtes phases d’éveil et accompagnée d’une hypothermie modérée tandis que l’hibernation se caractérise par une léthargie profonde et un abaissement spectaculaire de la température corporelle (proche de 0 °C). Chaque réveil épuise un animal hibernant, qui ne trouve alors ni nourriture ni congénères, et il est vital qu’il se rendorme. S’il vous arrive de déranger par mégarde un hibernant, essayez de le replacer dans un refuge de substitution adapté ou prenez conseil auprès d’un spécialiste.

Contrairement à ces gros dormeurs, certains animaux comme le blaireau, le raton laveur ou l’écureuil se contentent d’observer un repos hivernal. Leur température corporelle conserve un niveau normal, ils se réveillent souvent pour chercher de la nourriture et changent régulièrement de position au cours de leur sommeil. Ils réduisent cependant leur activité au maximum pour économiser leurs forces. L’écureuil, par exemple, se nourrit des provisions (noix, noisettes, glands…) qu’il a pris soin d’accumuler dans différents endroits.

Les poissons, les reptiles, les amphibiens ou les insectes misent quant à eux sur une autre stratégie de survie : ils adaptent leur température corporelle à celle de leur environnement. Ils rejoignent d’abord des endroits abrités du gel. Les insectes se faufilent dans de petites fissures, les lézards dans les anfractuosités des murs, les grenouilles s’enterrent dans la glaise. N’oublions pas enfin les habitants de nos jardins qui restent actifs tout l’hiver, bravant le froid et la faim. Les arbustes à baies, les fruits tombés à terre et les épis de graminées non coupés offrent quelque pitance aux oiseaux tels que merle, rouge-gorge, mésange et pinson. Quand il fait très froid, il arrive que des mammifères comme le lièvre, le renard ou le cerf s’aventurent la nuit près des maisons. Seules leurs traces dans la neige nous apprennent, au matin, qu’un de ces visiteurs nocturnes est passé par là.

  1. Le loir gris entame son long sommeil d’hiver en octobre, dans un nid creusé dans le sol, à une profondeur allant de 15 à 60 cm. Il ne se réveillera qu’en Avril.
  2. Lors des nuits d’hiver, on entend fréquemment hululer la chouette alors qu’elle chasse les souris et autres petits mammifères.
  3. L’écureuil passe beaucoup de temps dans son nid, appelé hotte.
  4. Les escargots, tel cet escargot des haies, se recroquevillent dans leur coquille protectrice et entrent en hibernation.
  5. Le pic épeiche sait qu’une multitude d’insectes escortés de leurs larves hibernent sous les écorces. Il fait un festin de ce petit peuple grouillant dans les tas de bois.
  6. Le hérisson se met en quête, dés l’automne, d’un refuge sec et tranquille, que ce soit un tas de bois ou un simple amas de feuilles couronné de branchages.