On dit que chaque flocon de neige est unique… En tout cas, ces étonnants cristaux peuvent prendre une infinité de formes à chaque étape de leur descente vers le sol.

Le flocon naît à très haute altitude, dans des nuages où se forment, sous l’effet de températures extrêmement basses, des cristaux de glace larges d’à peine un dixième de millimètre. Au cours de leur longue descente vers la terre, ces cristaux traversent plusieurs couches d’air dont chacune possède une température et un taux d’humidité différents. Les petites particules sont ainsi en constante mutation. En présence de forts courants thermiques, les cristaux peuvent même être repoussés vers le haut de l’atmosphère, provocant une fonte puis une recristallisation des molécules d’eau. Tout au long de ce voyage, les bases hexagonales des cristaux se transforment peu à peu en structures complexes et uniques. Les scientifiques supposent d’ailleurs qu’aucun cristal de glace ne peut être identique à un autre puisqu’un nombre infini de paramètres variables préside à leur naissance.

Une architecture incomparable aux multiples facettes

Les flocons filigranés et ramifiés résultent de températures négatives modérées, associées à un taux d’humidité important. Sous des températures très basses, la taille des flocons diminue et leur structure se simplifie. En revanche, si les cristaux traversent des couches d’air où règne une température modérée (autour de 0 °C), ils s’amalgament en minuscules gouttelettes, façonnant de gros flocons cotonneux. Comme ils sont légers et volumineux, ils offrent une plus grande résistance à l’air, et ne tombent que très lentement vers le sol à environ un cinquième de la vitesse d’une goutte d’eau ordinaire. La rencontre avec la terre se fait par conséquent avec bien plus de douceur. Par temps très froid, il y a de fortes chances pour que le flocon conserve pendant quelque temps sa délicate architecture.

N’hésitez pas à aller chercher une loupe pour observer de près ces bijoux de la nature. Vous vous apercevrez de la multitude de flocons existants. La Commission internationale de la neige et de la glace a d’ailleurs adopté en 1951 une classification des cristaux en sept catégories ou types morphologiques : plaquette, étoile, colonne, aiguille, bouton de manchette, dendrite et forme irrégulière. Vous noterez également un fait étonnant : la base du flocon est complètement transparente. Le flocon apparaît néanmoins blanc car la lumière se reflète maintes fois dans les structures complexes des cristaux de glace qui le composent.

Peu à peu, les cristaux perdent leur forme sous les effets conjugués du vent, de la température et du poids de la neige qui les enveloppe. En s’agglutinant, les gros flocons cotonneux constituent une couche compacte de neige pesant 500 kg par mètre cube, soit dix fois plus lourd que de la poudreuse. Si ce type de neige complique la circulation routière, elle est idéale pour les bonhommes de neige et les batailles de boules de neige. Dans la nature, elle joue un rôle prépondérant en cette saison : elle empêche les plantes aux feuilles persistantes de se dessécher en cas de gelée et protège tous les autres végétaux du froid. Un vrai manteau isolant où nous aimons imprimer nos pas.

  1. Le frimas, composé de cristaux similaires à ceux de la neige, se forme pour sa part instantanément sur des surfaces froides.
  2. Dès que se fait sentir une importante humidité de l’air, avec une température inférieur à -8°C, ces gouttelettes de brouillard se congèlent et se fixent sur des objets aussi fins que des brindilles ou des tiges.
  3. Les aiguilles de glace se forment en général perpendiculairement à la direction du vent.

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