Un simple lopin de terrain peut se transformer en prairie fleurie,à l’image des milieux naturels. Très tendance, elle attire les oiseaux et les insectes butineurs, tout en réjouissant l’œil.

Les fleurs champêtres tendent à prendre leurs quartiers d’été dans nos jardins, grignotant de larges espaces jusque-là dévolus au traditionnel gazon. Qui pourrait s’en plaindre ? Certainement pas les insectes qui disposent ainsi d’un fabuleux garde-manger, ni le jardinier qui bénéficie d’un allégement de travail. Pas même le gazon qui voit son teint rehaussé au simple voisinage de cette palette chatoyante. La présence d’une prairie fleurie met indéniablement de l’ambiance dans un jardin. Sa mise en place, si simple soit-elle, doit néanmoins être soignée. La réussite est garantie lorsqu’il y a harmonie entre l’emplacement, la qualité du sol et les graines. Observez les plantes qui poussent à l’état sauvage dans les champs alentour pour être sûr d’être en adéquation avec le climat et le terroir.

Une myriade de fleurs sauvages à apprivoiser

Il existe de nombreux mélanges de graines pour prairie fleurie. Certains ont vocation à attirer qui les oiseaux, les papillons, les coccinelles ou les abeilles. D’autres jouent sur les associations de couleurs (chaudes, pastel…) ou la hauteur des tiges. Le choix peut aussi se faire en fonction de l’exposition ou du type de sol : pied d’arbre, pied de mur, ombre, rocaille… Plusieurs dizaines d’espèces différentes s’y mêlent, associant annuelles, bisannuelles et vivaces, graminées, plantes aromatiques et à fleurs. Un mélange donné ne produira pas le même effet selon la nature de sol qui l’accueille. Sa teneur en nutriments influence notamment la hauteur des tiges. Une prairie sèche se caractérise par une végétation basse, quasi rase. À l’inverse, il faut lever haut la jambe pour traverser une prairie humide où les herbes grasses chatouillent le genou. L’apport d’engrais est incompatible avec l’esprit d’une prairie fleurie, clairement inscrite dans une démarche d’éco-jardinage. Elle demande simplement à être fauchée deux fois l’an, en juin (à environ 8 cm de hauteur) et en octobre, afin de permettre la régénération spontanée de nombreuses espèces. Le foin récolté est un excellent fourrage animal. Entre-temps, si tentant soit-il de s’aventurer au cœur d’une prairie en pleine floraison pour y cueillir un beau bouquet, mieux vaut s’en abstenir car la végétation de haute tige ne résiste pas au piétinement. Limitez vos prélèvements aux bordures. Avant de vous lancer dans la plantation, sachez que la moindre petite surface peut produire dans le jardin un bel effet, avec une préparation du sol optimale : soit un terrain bien retourné, soigneusement égalisé à la griffe et dépourvu de racines. Pour éliminer efficacement d’indésirables adventices, opérez un faux semis. Cela consiste à laisser en plan la terre fraîchement retournée, le temps que germent les graines importunes présentes dans le sol. Éliminez ensuite les plantules en retravaillant légèrement le sol puis procédez immédiatement au vrai semis.

Une germination lente,promesse d’une floraison réussie

Pour cela, prévoyez un à quatre grammes de graines par mètre carré. Des lignes tracées dans la terre aideront à visualiser les mètres carrés. La levée des graines peut prendre de dix à vingt jours. Une germination lente est généralement de bon augure, signe d’un mélange de graines de bonne qualité, non « dopées ». On peut espérer une floraison six à huit semaines après le semis.
Soyez attentif au type de mélange choisi. Un mélange de fleurs annuelles, très efficace visuellement, a peu de chance de se renouveler spontanément. Il faut par conséquent répéter l’opération de semis chaque année au printemps ou en automne. Cela présente l’avantage de changer de « décor ». Vous pouvez compter également sur des mélanges pour prairies pluriannuelles ou pérennes contenant des graines de fleurs annuelles, bisannuelles et vivaces. La prairie est ainsi superbement habillée pour deux ans, voire davantage.

  1. Lotier.
  2. Grande pimprenelle.
  3. Sauge des prés.
  4. Campanule étalée.
  5. Origan commun.
  6. Une grande variété de fleurs se plaît en zone humide, jusqu’à avoir les pieds dans l’eau.